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FAUT-IL VRAIMENT ESPÉRER UN REBOND DES MARCHES EN 2019 ?

L’année 2018 a été compliquée pour les marchés financiers avec en point d’orgue une baisse de près de 10% du marché américain en décembre, soit le pire mois depuis 1931.

C’est même un recul de près de 20% par rapport au point haut de l’année, caractérisant ainsi une situation proche d’un « Bear Market », un marché en tendance baissière.

Cette situation n’a épargné quasiment aucune classe d’actifs ou zone géographique et les investisseurs démarrent l’année avec des marchés européens au niveau de… fin 2014.

Doit-on pour autant espérer un rebond ?

Une réaction exagérée des marchés en 2018 ?

Avant d’envisager un retour à des marchés haussiers, il convient de comprendre les éléments ayant conduit à la baisse des derniers mois. « Les investisseurs ont probablement eu un scénario trop négatif sur la fin de l’année 2018. Ils ont pris peur en se disant que le cycle est fini, que cela va s’arrêter aux Etats-Unis et en Europe » estime Pierre Puybasset, porte-parole de la gestion de La Financière de l’Echiquier.

L’activité industrielle mondiale connait en effet un ralentissement avéré. Et même les Etats-Unis sont touchés par ce phénomène. On explique cette baisse d’activité par les tensions commerciales entre Chine et Etats-Unis qui créent une certaine défiance. « Cependant, Donald Trump n’est plus du tout dans la même position qu’il y a 3 mois car les Etats-Unis commencent à subir les à-coups de leur propre politique. On est relativement sereins sur une issue positive et c’est un catalyseur pour un rebond du marché » considère Florent Delorme, stratégiste chez M&G Investments.

En 2018, beaucoup d’événements ont par ailleurs touché les économies de la zone Euro : crise politique italienne, Brexit, mouvements sociaux en France en fin d’année et ralentissement des ventes automobiles en Allemagne. Mais cette mauvaise série enregistrée l’année dernière devrait permettre un rebond en 2019 selon Matthieu Grouès, Associé Gérant chez Lazard, qui anticipe une détente sur ces différents sujets ayant provoqué des stress de marché.

Un début d’année en trompe-l’œil

Sur les premières semaines de l’année, les marchés actions et crédit ont annulé une partie importante de leur récent recul. Faut-il y voir le début du redémarrage ? « De notre point de vue, le rebond n’est pas trop surprenant compte tenu de l’ampleur de la correction de décembre. Nous sommes toutefois préoccupés par la durabilité de ce rebond car la croissance mondiale continuera de faire face à des vents contraires cette année, avec probablement au moins une hausse de taux de la part de la Fed qui devrait surprendre le marché selon le niveau actuel de ses attentes » prévient Guilhem Savry, responsable Macro et Allocation Dynamique chez Unigestion AM.

Un rebond semble donc possible mais les risques demeurent malgré tout. Cet environnement conduit Natixis Wealth Management à une surexposition tactique aux actions en début d’année, mais à un retour à la neutralité ou à une sous exposition en cours d’année. « Il y aura certes une croissance des bénéfices des entreprises, mais les multiples de valorisation ne peuvent rebondir de manière durable dès 2019 » affirme Jean-Jacques Friedman, CIO de la société.

Avoir le courage d’être investi…

Après une correction, beaucoup d’ investisseurs sont échaudés et sortent rapidement du marché. Mais quand revenir sereinement ?

« Nous ouvrons ici une nouvelle boîte de Pandore – et d’émotions. Certains investisseurs ne sont d’ailleurs jamais revenus après 2008 » rappelle Mike Smith, Directeur Consultant chez Russell Investments. Néanmoins, ceux qui sont sortis des actions après la débâcle de 2008 n’ont pas du profiter du rebond de 2009. Le même constat à différentes échelles peut être fait lorsque des corrections brutales interviennent.

Or, les inquiétudes économiques ou politiques au cours des 3 et 4 dernières années ont été nombreuses. Pour autant, les personnes ayant cédé leurs actifs auraient sans doute été amenées à les racheter plus chers et auraient in fine réalisé des performances décevantes. « Le marché anticipe aujourd’hui avec une assez forte probabilité une récession prochaine et ceci nous semble excessif. Il faut avoir le courage de maintenir son exposition aux actions, même si la volatilité peut par moment susciter de l’inquiétude » suggère Didier Bouvignies, Associé-Gérant chez Rothschild & Co AM.

 

SCPI : QUE SE PASSE-T-IL EN CAS DE SUCCESSION ?

La SCPI est aujourd’hui un support d’épargne à privilégier pour accéder à la classe d’actif immobilière avec une mise de fonds limitée et une sécurité juridique et réglementaire appréciable. Autre avantage à ne pas négliger : les formalités de souscription et de revente sont considérablement simplifiées par rapport à l’immobilier physique.

La SCPI est un investissement qui a le vent en poupe. Mais voilà : comme pour tout placement immobilier, l’horizon d’investissement en SCPI est de long, voire très long terme. Et il est légitime de se poser la question du traitement réservé à ce placement en cas de succession.

Et là, force est de constater que ce sont plutôt des bonnes nouvelles qui attendent les héritiers d’une succession : tout d’abord, la SCPI est un véhicule d’investissement collectif dans lequel un grand nombre d’épargnants (en général plusieurs milliers) vont mutualiser leur épargne. Cela signifie en particulier qu’il y a une forte hétérogénéité des profils d’investisseurs, qui donc ne vont pas avoir le même comportement au même moment. Lorsque les héritiers vont chercher à liquider des lignes de SCPI, ce que le notaire en charge de la succession prend en main dans la pratique, il y a peu de chances qu’ils se présentent sur le marché en même temps qu’un grand nombre d’autres vendeurs, ils auront donc une forte probabilité de réaliser leur vente dans un délai limité à quelques semaines, même s’il est important de rappeler que la revente des parts de SCPI n’est pas garantie par la société de gestion.

D’autre part, dans le cas où plusieurs héritiers seraient amenés à se partager une ligne de SCPI, certains souhaitant vendre leur quote-part et d’autres non, le partage est beaucoup plus simple que pour un bien immobilier détenu en direct : en effet, il suffit alors de diviser le nombre de parts détenues par le nombre d’héritiers (avec en général un arrondi de quelques centaines d’€) et le tour est joué ! Et donc pas d’indivision compliquée à gérer comme sur une résidence secondaire, de plus parfois difficile à vendre.

Enfin, dernier avantage des SCPI dans le cadre d’une succession : les charges immobilières afférentes aux immeubles détenus sont payées directement par la SCPI et la distribution des revenus est donc nette de toutes charges (en particulier la taxe foncière qui a déjà été payée), les héritiers de parts de SCPI n’ont donc pas à puiser dans leur épargne pour subvenir à l’entretien de leur patrimoine, comme c’est malheureusement souvent le cas lorsqu’on hérite d’une maison ou d’un appartement…

DONATIONS : BERCY SE VEUT RASSURANT SUR L’ABUS DE DROIT FISCAL

21/01/2019

Léo Monégier

Le nouvel outil de l’administration contre la fraude ne remettra pas en cause les transmissions patrimoniales, selon Bercy, qui précise que inquiétude exprimée « n’a pas lieu d’être ».

Il n’y aura pas de remise en cause des donations en démembrement de propriété avec réserve d’usufruit, assure Bercy dans un communiqué. « La nouvelle définition de l’abus de droit ne remet pas en cause les transmissions anticipées de patrimoine, notamment celles pour lesquelles le donateur se réserve l’usufruit du bien transmis, sous réserve bien entendu que les transmissions concernées ne soient pas fictives », indique le ministère de l’Action et des comptes publics  dans un communiqué. En effet, « la loi fiscale elle-même encourage les transmissions anticipées de patrimoine entre générations parce qu’elles permettent de bien préparer les successions, notamment d’entreprises, et qu’elles sont un moyen de faciliter la solidarité intergénérationnelle » poursuit Bercy, qui précise que « l’inquiétude exprimée n’a donc pas lieu d’être ».

L’institution d’un abus de droit à double niveau, à l’article L 64 A du Livre des procédures fiscales dans le cadre de la loi de finances pour 2019, sanctionne les montages à but exclusivement fiscal. Il donne à l’administration « un nouvel outil de lutte contre la fraude permettant à cette dernière de remettre en cause une opération qui aurait pour objectif principal d’éluder ou d’atténuer les charges fiscales de l’intéressé ». Avec ce nouveau texte applicable à partir du 1er janvier 2021 pour les actes passés à compter du 1 er janvier 2020, le législateur a prévu un report de l’entrée en vigueur « pour permettre à l’administration d’en préciser les modalités d’application, en concertation avec les professionnels du droit concernés, afin de garantir la sécurité juridique des contribuables ».

 

COMMENT NAVIGUER PAR « TEMPS » D’INCERTITUDE ? : LE PANEL D’EXPERTS EDMOND DE ROTHSCHILD RÉPOND A CETTE QUESTION

Publié le 21 Janvier 2019

Qu’attendre en 2019 ?

« En 2018 si vous faisiez du monétaire vous perdiez de l’argent, si vous faisiez des actions vous perdiez de l’argent, si vous faisiez des obligations vous perdiez de l’argent… et si vous faisiez du bitcoin, vous perdiez 75% » rappelle Benjamin Melman (CIO Allocation d’Actifs et Dettes Souveraines).

Concernant la macroéconomie, 3 principales conclusions sont exprimées par Mathilde Lemoine (Chef Economiste du groupe) :

  • La croissance américaine pourrait rester un peu plus soutenue que ce que le consensus pense
  • La Zone Euro va souffrir des tensions liées à la guerre commerciale
  • Le plan de relance chinois peut stabiliser la croissance mondiale

Dans ce contexte, Edmond de Rothschild embarque un risque modéré mais davantage orienté sur les actions que sur les obligations. Si la société n’envisage pas de récession, elle considère que nous entamons une période de cycle mature.

« Or généralement, les performances des actions sont plutôt élevées dans cette phase. La loi du cycle nous invite à nous tourner vers cette classe d’actifs où le risque y est mieux rémunéré que sur le crédit » estime Benjamin Melman.

Néanmoins, les spreads sont revenus à des niveaux normaux. Donc si les obligations ne sont pas fortement attractives, cela reste une évolution positive par rapport à l’année dernière.

Le groupe Edmond de Rothschild ne pense donc pas que le cycle américain touche à sa fin. Et si les actions européennes paraissent attrayantes, le contexte politique demeure compliqué. « Cela ne semble pas cher, mais on ne voit pas le catalyseur qui pourrait les faire remonter. Il suffirait cependant de quelques bonnes nouvelles » précise Benjamin Melman qui conserve malgré tout certaines valeurs européennes.

Les valorisations des marchés émergents semblent en revanche receler un potentiel certain pour lui, surtout « si le dollar veut bien se calmer. » Et la stabilisation envisagée de l’économie chinoise préalable au redémarrage de la croissance permettrait de « nourrir un rebond » des marchés émergents. « S’il y a un actif qui peut fortement monter cette année, ce sont les actions émergentes ! » résume Benjamin Melman.

Comment naviguer par temps d’incertitudes ?

Un panel d’experts de la société réuni autour de Muriel Tailhades (Directeur des Investissements de la banque privée), a répondu à cette question.

Dans l’environnement actuel, la simple allocation taux/actions a montré ses limites juge Kris Deblander (Directeur des Gestions Actions et Dettes d’entreprises). Il prône ainsi une utilisation opportuniste de stratégies optionnelles permettant de retrouver le biais « income » de leur approche. Il suggère également une gestion particulièrement active, non seulement des classes d’actifs mais aussi dans le timing et la façon de s’exposer.

Dans ces temps où les marchés tentent d’imposer un certain scénario, Michaël Nizard (Gérant Allocataire) revient sur l’importance de « l’audace » dans la gestion. Il regarde particulièrement les fondamentaux et complète cette analyse par les aspects valorisation des titres, sans sous-estimer le biais comportemental lié aux flux, aux facteurs techniques et aux sentiments de marché. « Les marchés sont moins directionnels, avec une détérioration du ratio performance/volatilité. Dans ces cas-là, il semble qu’il faut déroger à l’idée selon laquelle « augmenter son risque revient à augmenter sa performance » » insiste le gérant.

Cependant, est-ce que les marchés obligataires sont encore une solution pour naviguer par temps d’incertitudes ? Pour Eliezer Ben Zimra (Gérant Allocation d’Actifs & Dettes Souveraines), les marchés ont au contraire des certitudes très fortes car il anticipe un début de récession aux Etats-Unis, ce n’est pas le scénario de la maison de gestion. Il pense qu’il y a par ailleurs beaucoup de choses à faire en terme d’allocation obligataire. Il recommande les subordonnées financières qui ont souffert énormément en 2018 dans un contexte où les fondamentaux étaient pourtant en amélioration. Ensuite le crédit HY européen où les fondamentaux sont stables mais les valorisations redeviennent attractives. Enfin, il privilégie les émergents avec des banques centrales qui vont moins resserrer leur politique monétaire en 2019 et 2020.